idolâtrie

idolâtrie [ idɔlatri ] n. f.

• fin XII^e; lat. ecclés. idolatria, gr. eidôlolatreia (→ idolâtre)

1 ♦ Didact. Culte rendu à l'idole d'un dieu. ⇒ fétichisme.

2 ♦ (1550) Amour passionné, admiration outrée. ⇒ adoration, culte, passion. « Antoine, qui l'aima jusqu'à l'idolâtrie » (Racine).

⊗ CONTR. Haine.

● idolâtrie nom féminin (bas latin idololatria, du grec eidôlolatreia) Culte rendu à des idoles ou à des créatures adorées comme la divinité même. Littéraire. Passion ou admiration excessive vouée à quelqu'un, attachement aveugle, quasi religieux, à quelque chose : Aimer quelqu'un jusqu'à l'idolâtrie. ● idolâtrie (citations) nom féminin (bas latin idololatria, du grec eidôlolatreia) William Shakespeare Stratford on Avon, Warwickshire, 1564-Stratford on Avon, Warwickshire, 1616 C'est insane idolâtrie qu'un culte l'emporte en grandeur sur le dieu. 'Tis mad idolatry To make the service greater than the god. Troïlus and Cressida, II, 2, Hector ● idolâtrie (synonymes) nom féminin (bas latin idololatria, du grec eidôlolatreia) Culte rendu à des idoles ou à des créatures adorées...

Synonymes :

- fétichisme

Littéraire. Passion ou admiration excessive vouée à quelqu'un, attachement aveugle, quasi...

Synonymes :

- adoration

- culte

- dévotion

- passion

idolâtrie

n. f. Didac.

d1./d Adoration, culte des idoles.

d2./d Fig., litt. Amour excessif. Aimer jusqu'à l'idolâtrie.

⇒IDOLÂTRIE, subst. fém.

A. — Vx. Acte idolâtre :

• 1. Pour louer et célébrer Jahvé, Asaph rappelle aux générations futures les prodiges que Dieu a accomplis en faveur de leurs pères, malgré leurs révoltes et leurs idolâtries.

Théol. cath. t. 4, 1 1920, p. 974.

B. — Culte rendu à l'idole d'un dieu au même titre que si elle était Dieu lui-même. Se livrer à, tomber dans l'idolâtrie; danger, fétiches, restes, signes de l'idolâtrie. L'anthropomorphisme et l'idolâtrie furent une conséquence nécessaire de la jeunesse des esprits, une théologie d'enfants et de poètes (PROUDHON, Propriété, 1840, p. 141). L'idolâtrie, c'est de préférer le visible à l'invisible (BLOY, Journal, 1893, p. 85) :

• 2. Je ne vois aucune difficulté à croire que les Indiens ont suivi en gros et sauf les diversités, effet du climat, la même marche que les autres peuples, c'est-à-dire qu'ils ont passé de l'idôlatrie au fétichisme, à l'allégorisation de ce culte, et de là au théisme.

CONSTANT, Journaux, 1804, p. 158.

C. — Au fig. Amour excessif, admiration exagérée poussée jusqu'au culte. Aimer avec idolâtrie, jusqu'à l'idolâtrie; sentiment d'idolâtrie; idolâtrie du corps, de la vérité; idolâtries populaires. Si tu es réellement une créature humaine, dis-moi pourquoi toi seule as reçu cette ame, ce regard qui la peint, ce torrent de charmes et de vertus qui te rendent l'objet de mon idolâtrie? (COTTIN, C. d'Albe, 1799, p. 134) :

• 3. Michel-Ange, vieillard, se reproche, se repent dans un éloquent sonnet d'avoir adoré l'art et de s'en être fait une idole. Dante, je l'espère, et Milton ont échappé à ce genre d'idolâtrie.

SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 91.

REM. Idolâtrerie, subst. fém., synon. de idolâtrie. J'ai le projet d'aller plus souvent rôder du côté de l'Ermitage, où la femme de mon lieutenant passe une partie de l'année (...). En attendant, je chauffe le mari qui avait déjà pour mon nom un respect, une idolâtrerie à mourir de rire (A. DAUDET, Pte paroisse, 1895, p. 176).

Prononc. et Orth. : []. Demi-longueur de [] (PASSY 1914). Att. ds Ac. dep. 1694, -atrie (1694-1740), puis -âtrie. Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 ydolatie « idole » (Rois, éd. E. R. Curtius, IV, XXIII, 15, p. 222); 2. fin XIII^e s. « culte rendu à qqc. » (J. DE MEUN, Testament, 1717 ds LITTRÉ); 3. 1310 « adoration des idoles » (G. DU BUS, Fauvel, 1490 ds T.-L.). Forme haplologique pour idololatrie, empr. au lat. chrét. idololatria, gr. « idolâtrie »; l'allongement du -a-, d'apr. idolâtre. Fréq. abs. littér. : 379. Fréq. rel. littér. : XIX^e s. : a) 946, b) 484; XX^e s. : a) 332, b) 344. Bbg. RICHARD (W). 1959, p. 69.

idolâtrie [idɔlɑtʀi] n. f.

ÉTYM. 1310, au sens 1 et sous cette forme; ydolatrie, v. 1170, au sens 1 pour idololatrie; lat. ecclés. idololatria, du grec eidôlolatreia, de eidôlolâtres. → Idolâtre.

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1 Didact. Culte rendu à l'image d'un dieu comme si elle était le dieu en personne. ⇒ Animisme, fétichisme, totémisme, xylolâtrie. || Les Juifs accusaient les gentils d'idolâtrie. || Salomon tomba dans l'idolâtrie (→ Baisser, cit. 26). || Idolâtrie et fétiches (→ Bouture, cit. 2). || Idolâtrie des anciens Égyptiens (→ Entraîner, cit. 12).

1 (Il est prédit) Qu'alors l'idolâtrie serait renversée; que ce Messie abattrait toutes les idoles, et ferait entrer les hommes dans le culte du vrai Dieu.

Pascal, Pensées, XI, 730.

2 (Fin XIII^e). Littér. Amour passionné, admiration outrée. ⇒ Adoration, culte, passion. || Aimer qqn jusqu'à l'idolâtrie. || L'idolâtrie du peuple pour les grands (→ Entêtement, cit. 1). || Louis XIV, Napoléon 1^er furent l'objet de l'idolâtrie des foules.

2 Il (Arnauld d'Andilly) me dit (…) que j'étais une jolie païenne; que je faisais de vous une idole dans mon cœur; que cette sorte d'idolâtrie était aussi dangereuse qu'une autre (…)

M^me de Sévigné, 162, 29 avr. 1671.

3 (Un homme) qui vous chérissait avec idolâtrie (…)

Molière, le Misanthrope, V, 4.

4 Antoine, qui l'aima jusqu'à l'idolâtrie (…)

Racine, Bérénice, II, 2.

5 (…) en 1814, devant ces maréchaux trahissant, devant ce sénat passant d'une fange à l'autre, insultant après avoir divinisé, devant cette idolâtrie lâchant pied et crachant sur l'idole (…)

Hugo, les Misérables, I, I, XI.

6 (…) dans ce culte du regret pour nos morts, nous vouons une idolâtrie à ce qu'ils ont aimé.

Proust, À la recherche du temps perdu, t. IX, p. 218.

7 Je n'allais certes pas expliquer à ce camarade à quel degré d'idolâtrie de ma femme j'étais arrivé.

J. Romains, le Dieu des corps, p. 187.

3 Vx. (Une, des idolâtries). Acte idolâtre.

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CONTR. Haine.

DÉR. Idolâtrique.

Encyclopédie Universelle. 2012.